dimanche 20 mai 2012

Exposition de Saliha Ziani et Amandine Facquer

Photographie de Saliha Ziani et Amandine Facquer


Je m’appelle Amandine, Rose, Marie Facquer, née le 18 Octobre 1988 à Auch dans le Gers, et j’aime marcher. 
C’est d’abord une histoire de pieds et d’attention. De regard. Je marche sur un trottoir gris, dans une ville grise, et tout d’un coup je tombe sur un petit papier violet. Je m’arrête. Je ne m’arrête pas. Je suis… émerveillée ? Je m’arrête ou je continue.
Je continue avec ce papier violet, dans ma tête.
Avec ce flash de beauté, comme un mégot entre deux pavés, c’est précieux.
Un vaste écrin gris puis ce violet repêché.
Tout est à regarder de nouveau, oublier, s’éveiller, se dire putain que c’est beau.
C’est ringard de parler de beauté, dans l’art contemporain ; je vous parle de beauté désespérée. De ce mégot entre deux pavés. De s’émerveiller. Ringard, niais, illuminé, rien à foutre.
C’est ma façon de travailler. Et ce que je pousse dans l’atelier, en plus de ce que j’ai regardé et récupéré, c’est ma rage, ma colère. Avec tout ça je construis, j’assemble, je cherche l’équilibre, c’est un jeu. Mais un jeu sérieux.
Cette semaine à Mulhouse, nous allons construire. Parcourir les rues, Saliha et moi, avec notre volonté de continuer, assembler, produire malgré tout. Nous allons travailler, jouer, avec ce que nous trouvons et ce qui nous est donné. Nous sommes accueillies, on nous fournit un atelier, à nous de le remplir. Même s’il vous semble que nous n’avons rien, tout est déjà là, en nous et tout autour, dans ces rues. Vous verrez.
Amandine Facquer



Le 30 mai Amandine et moi serons peut-être diplômées. Nous nous sommes rencontrées sur le tard et nous avons en commun dans nos travaux : la récupération de matériaux souvent pauvres, la visibilité accordée aux gestes et à ce qui se passe en amont de la production. Nous ne sommes pas certaines de pouvoir retravailler ensemble car dans peu de temps, nous devrons quitter le giron de l’école. Or notre entente dans la production semble avoir atteint un certain équilibre et plus que jamais, nous voulons encore produire. Mulhouse Jeune Art Contemporain nous permet de prolonger encore un peu cette entente. Siam Angie Dots Minou et porte renaud nous offrent, le temps d’une semaine et demie, un logement, leur logement comme espace de travail et d’exposition. Le geste est fort, nous les remercions. Amandine et moi évoluerons dans une atmosphère particulière, un premier matériau. Leur initiative est de ce fait l’amorce de cette expérience et nous vous invitons à y participer.
Saliha Ziani



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